Sans amour, la science perd son humanité

Publié le 13 Mai 2012

Source : L’Osservatore Romano

 

Seul l'amour garantit la noblesse et l'humanité de la science, en la mettant à l'abri du risque de relativisme qui affaiblit la pensée et offusque les valeurs éthiques. C'est ce qu'a affirmé Benoît XVI au cours de la visite accomplie dans la matinée du jeudi 3 mai, au siège romain de l'Université catholique du Sacré-Cœur, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la fondation de la faculté de médecine et de chirurgie de la polyclinique Agostino Gemelli.

 

En s'adressant aux autorités politiques, civiles et religieuses, au Corps diplomatique, aux représentants du personnel, des étudiants et des patients, le Pape a rappelé les fondements culturels et spirituels qui soutiennent l'activité d'étude et d'enseignement de l'Université catholique. Destinée à être un « lieu – a-t-il souligné – où la relation éducative est placée au service de la personne dans l'édification d'une compétence scientifique qualifiée »; un lieu où « la relation de soin n'est pas un métier, mais une mission » et où « la charité du Bon Samaritain est la première chaire et le visage de l'homme souffrant le Visage même du Christ ».

 

Une mission élevée et exigeante, que le Souverain Pontife a décrite à partir de l'affirmation selon laquelle « la recherche scientifique et la question du sens, bien qu'ayant chacune une  physionomie épistémologique et méthodologique spécifique, jaillissent d'une unique source, le Logos qui préside à l'œuvre de la création et qui  guide l'intelligence de l'histoire ». On comprend donc la nécessité que  « la culture redécouvre la vigueur de la signification et le dynamisme de la transcendance »: en un mot, qu'elle « ouvre de façon décidée l'horizon du quaerere Deum », à partir de la  conscience que « l'élan même de la recherche scientifique jaillit de la nostalgie de Dieu qui habite le cœur de l'homme ».

 

Pour restituer à la raison sa dimension intégrale, science et foi doivent donc retrouver leur « réciprocité féconde » et devenir ainsi les deux « ailes » à partir desquelles la recherche tire son impulsion et son élan. Un devoir particulièrement urgent aujourd'hui, surtout pour éviter que la formation académique ne se ferme à la dimension transcendante et laisse la place à un horizon purement productiviste et utilitariste. La perspective de la foi, en effet, « est intérieure – ni superposée ni juxtaposée – à la recherche profonde et tenace du savoir ».

 

Dans ce sens, la faculté catholique de médecine – a rappelé en conclusion Benoît XVI – est appelée à être le « lieu où l'humanisme transcendant n'est pas un slogan rhétorique, mais une règle vécue du dévouement quotidien ».

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