Célébration oecuménique

Publié le 16 Juillet 2014

Célébration oecuménique

Rive droite, rive gauche, il suffisait pour certains de traverser la Moselle. Ainsi que la rivière serpente en pittoresques méandres jusqu'à Coblence, catholiques et protestants des deux bords se retrouvaient en ce premier jour de la semaine de prière pour l’unité des Chrétiens au Temple réformé de Maizières-Lès-Metz pour témoigner de leur foi commune en un seul Dieu. D’ailleurs, "protestant", contrairement à la signification moderne de celui qui proteste, signifie dans son acception première du temps de la Réforme, celui qui témoigne de sa foi : du latin pro = devant et testare = témoigner. Le thème de cette semaine mondiale fut choisi cette année par le Canada et est extrait de la première lettre de l’Apôtre des Gentils aux Corinthiens : "Le Christ est-il divisé ?" (1 Co 1, 1-17).

Le Pasteur Jean Sébastien Laurain accueillait au Temple réformé, baigné de clarté, et dépouillé, où seules la grande croix nue et la Bible sur la Table guident le regard et l’esprit du fidèle vers l’Essentiel. Une assistance véritablement œcuménique, attentive et recueillie suivait ce culte soutenu largement par le chant et des prestations musicales selon la coutume protestante. L’Abbé Luc Barré, prononçait l’homélie dans laquelle il rappelait d’entrée quelques éléments historiques qui fondent les raisons de la Reforme de Luther, Calvin et Zwingli. Point culminent et ô combien émouvant fut la célébration de la Sainte Cène que nous réunissait tous, sans exception autour du pain et du vin, en mémoire du repas que notre Seigneur Jésus Christ partageait avec ses disciples sous les deux espèces le Jeudi avant sa passion.

Un échange informel nous réunissait ensuite, beaucoup de questions furent posées, témoignant d’une réelle volonté de tous d’apprendre qui est « l’autre ». Le rôle de la musique dans les célébrations retenait singulièrement l’intérêt. Si Martin Luther est à l’origine d’une pratique active de la musique par les fidèles pendant les cultes, ayant lui-même rédigé beaucoup de chants religieux et composé leur musique, les débats laissaient nettement apparaître l’évolution de cette musique à travers les siècles. Elle est devenue plus animée, plus vivante à l’exemple du Gospel qui tend à prendre de plus en plus de place dans nos célébrations modernes, même si les protestants restent toujours fidèles à Jean Sébastien Bach pour chants et interludes pendant le Culte.

Un vin d’honneur devait clôturer cette matinée riche en nouvelles expériences et en émotions pour les participants et nous pouvons voir venir avec confiance l’année 2017 et ses commémorations des 500 ans de la Réforme, lorsque Luther placardait le 31 octobre 1517, veille de la Toussaint, ses 95 thèses à la porte de l’Eglise du château de Wittenberg pour faire connaître au Pape, mais aussi à la masse des fidèles les raisons qui l’amenaient à souhaiter une réforme de l’intérieur de l’Eglise catholique. Cinq cents ans après, grâce à Dieu, nous sommes sur le chemin, fut-il encore parfois étroit, du rapprochement et de l’ouverture spirituelle vers l’autre.

Rédigé par Hildegarde RAMET

Publié dans #Vie de la Communauté

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